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Juliacum au format PDF


N°1 Janvier 1988
-La fête du millénaire  
-1987 ce fut aussi...
-Le calvaire de la ferme de Franclieu
-Auprès de mon arbre (à propos du drainage du Val de Jully)

N°2 Juillet 1988   
-Jully à travers ses recensements
-Et aujourd'hui (2 panneaux de l'expo 1987)
-À la découverte des lavoirs du Tonnerrois
-Le calvaire du hameau de la Loge

N°3 décembre 1988 
-Le bicentenaire de la Révolution à Jully
- le rallye promenade 
-la soirée champêtre au château
-Le calvaire de la route de la Maine à Bréviandes

N°4 avril 1989 
-Préparation de la fête du 2/7/89
-Le calendrier républicain
-Costumes révolutionnaires
-Le calvaire du hameau de Frace

N°5 octobre 1989
Les 2 brochures éditées par l'association :
- Chronique de Jully
- Jully sous la Révolution..
-Il y a 125 passait le premier train à Jully, mais ne s'y arretait pas!
-Le calvaire du hameau de la Folie

N°6 janvier 1990
-La faïencerie d'Ancy-le-Franc
-Comment a-t-on fêté le centenaire de la Révolution à Jully ?
-Le calvaire du hameau des Forges

N°7 juin 1990
-1989 : Restauration du lavoir du hameau des forges.
-1990 : l'Année Saint Bernard
-Le syndicat d'Initiative du canton d'Ancy-le-Franc
-Le calvaire du hameau de la Maine : ancienne croix de cimetière

N°8 octobre 1990
-Nettoyage des calvaires
-Un panneau d'information aux Forges
-L'étape de la Mission de France à Jully, le 14 août
-Le calvaire de la butte du château

N°9 janvier 1991 
-Résumé de la conférence "Saint-Bernard : l'homme et son rayonnement", prévue le 17 mars
-Deuil : M. Olivier Verrière
-RADIOSCOPIE DE SAINT BERNARD
-Compléments sur le calvaire de Frace

N°10 juillet 1991
-A la rencontre de St Bernard : conférence de M. Leroux, le 17 mars
-Théâtre, "Les Sonderling" à Jully, le 27 avril
-Les jeux inter-hameaux de Jully, le 16 juin
-Le monument commémoratif de Franclieu

N°11 octobre 1991
-Une nouvelle destinée pour la butte de Jully ?
-La messe du 15 août à Jully (poème de C. Patriat)
-LE CHEMIN DE FER À JULLY (suite, à propos des "barrières")
-1141-1991 : 850e ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SAINTE HOMBELINE

N°12 février 1992
-L'achat de la butte par la municipalité de Jully
-Préparation de la fête 1992, pour le 9e centenaire de la naissance de Sainte Hombeline
-HOMBELINE DE A à Z...
-Bibliographie sur sainte Hombeline

N°13 août 1992
-Il n'est plus là … (à propos de l'orme)
-Travaux au château (mars-juin 1992)
-26 et 27 Juin 1992 : deux dates qui compteront dans l'histoire de Jully

N°14 décembre 1992
-Travaux au château (mars-juin 1992) suite

N°15 avril 1993
-La peinture du choeur de l'église de Jully  (d'après la "Vierge de Murillo", à propos de sa restauration)
-Jully à la Belle Epoque... (d'après annuaire du commerce et de l'industrie de l'Yonne, 1900)

N°16 septembre 1993
-Voie romaine à Jully (sept 92)
-Exploration de la citerne et du puits du château
-René Daudan, au château, 29 mai
-Point sur les travaux

N°17 janvier 1994
-Travaux au château (sept-oct 1993)
-Le Grand Nénuphar d'Amazonie (suite)
-Le Tonnerrois à l'époque gauloise, conférence Bernard Fèvre du 31/10/93
-Histoire d'école à Jully (1ere partie)

N°18 juin 1994
-Déplacement à Montreuil (2 mars)
-Travaux au château (février-mai 1994)
-Histoire d'école à Jully (2eme partie)

N°19 octobre 1994
-Travaux au château (été 1994)
-Le repas médiéval en textes et photos

N°20 janvier 1995
-Reconstruction du toit du château
-Travaux (automne 1994)
-L'exploitation des minerais de fer dans le val de Jully au XIXe siècle.

N°21 juillet 1995
-Théâtre (le journal d'Anne Franck)
-Omelette Géante, projets...
-Travaux (début 95)
-Une usine sidérugique  ANCY-LE-FRANC (1821-1885)

N°22 octobre 1995
-Travaux (poutres de la grange)
-Chantier-école (été 95)
-Méchoui, journée du patrimoine
-Le calvaire vient d'avoir 50 ANS...

N°23 février 1996
-Derniers travaux et animations 95
-Une bulle signée par le pape Alexandre III à Sens mit le prieuré de Jully-les-Nonnains sous la protection du Saint-Siège en 1165...

N°24 novembre 1996 
Travaux (plafonds logis) ;
nouveau panneau
 concert de jazz,
Soirées Méxicaines 

N°25 mai 1997
Théâtre : “ Opinion sur rue ”
Informations diverses pour 1997
Une promenade à Clairvaux







Hombeline sur un vitrail de la cathédrale de Troyes

La cathédrale St Pierre et St Paul de Troyes est particulièrement remarquable pour ses vitaux du chœur du XIIIe et ceux de la nef du XVIe, un art parvenu ici à son apogée pour la technique, l’évidement maximal des murs pour laisser passer la lumière et l’enseignement de l’histoire religieuse.
                                                                               

Dans le collatéral droit, un ensemble très restauré notamment par E. Didron en 1877, la verrière numérotée 36, la troisième à droite, juste avant l’espace eucharistique montre Hombeline ; dimensions : 8 mètres sur 4,80 mètres.
                         
On y trouve au tympan, saint Etienne à gauche, saint Barthélémy au centre et saint Laurent à droite. Dans le registre supérieur, la partie la plus ancienne de la verrière, datant du XIVe siècle, sainte Marie-Madeleine et trois martyrs (ci-contre). Le registre inférieur (ci-dessous) montre entre deux vitreries losangées munies de bordures en partie XVIe, grisaille et jaune d’argent, « quatre saintes du diocèse » ; de gauche à droite : trois saintes locales, Jule, Savine (IIIe siècle), Germaine (Ve siècle) puis sainte Hombeline.

                                              

Mais pourquoi cette dernière figure-elle sur cette verrière parmi « des saintes du diocèse de Troyes » ?

C’est sans doute à la suite d’une erreur historique relayée par plusieurs auteurs (dont Rouget, Courtépée, Coutant, Socard, Boutiot) qui situèrent aux XVIIIe et XIXe siècles à Jully-sur-Sarce le prieuré de bénédictines fondé par Bernard en 1114. Ce village se trouve effectivement dans l’Aube à 6 km à l’ouest de Bar-sur-Seine.

L’abbé Defer écrit d’ailleurs en 1865 : « Nous n’ignorons pas que Jully en Tonnerrois revendique aussi l’honneur d’avoir possédé sainte Hombeline, nous n’hésitons cependant pas à donner l’histoire de cette illustre abbesse, tant à cause de la tradition que conservent si religieusement les habitants de Jully-sur-Sarce, que parce les motifs qui l’appuient nous ont paru graves. Nous n’entendons pas toute fois nullement terminer le différend ».

A la fin du même ouvrage, il ajoute que « D’après des recherches récentes, le monastère de Jully, où vécurent sainte Humbeline (sic) et le bienheureux Pierre n’appartient pas à notre diocèse. Ces saints personnages n’en ont pas moins bien des fois parcouru les pays voisins de Clairvaux ou de Ricey et, à ce titre, ils nous intéressent spécialement… », allusion aux recherches de Lalore (Annuaire de l’Aube, 1868) qui seront confirmées avec de nouvelles preuves en 1881 par l’abbé Jobin, curé de Gigny.

Néanmoins, Hombeline figure là parmi trois saintes de diocèse aubois. Elle est figurée avec une robe bleue de deux tons différents, un voile blanc et porte la crosse d’abbesse.

                                           

Sources :

Abbé Defer, La vie des saints du diocèse de Troyes et histoire de leur culte jusqu’à nos jours, chez Brévot-Leblanc, Troyes, 1865, pages 262 à 265 et page 19 du supplément.
Les vitraux de Champagne-Ardenne, Corpus Vitrearum, Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, Ed. du CNRS, 1992, page 222.


 texte original paru dans le N°49 du Juliacum modifié décembre 2023
Photos de Claude Garino
            

 

Sainte Hombeline d’après une vieille estampe

Poésie de l’abbé Patriat

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Elle est assise sous un chêne
Qui de son tertre de gazon,
Élève une tête sereine
Dominant au loin l’horizon.

Près d’elle, à terre, une couronne,
Un livre ouvert sur ses genoux ;
Le nimbe des Élus rayonne
Sur son front extatique et doux.

Elle a la robe aux larges manches
Et le voile aux nonnes prescrit
Son regard, à travers les branches,
Sourit au ciel qui lui sourit.

Sous ses pieds un démon farouche
Aux traits de bouc au ciel fendu,
Tord, en grinçant des dents, la bouche
Et gît dans la fange étendue.

Il presse le globe du monde
Dont il est le roi clandestin ;
Vain sceptre de sa griffe immonde,
Une torche en fumant s’éteint.

C’en est fait ; toute la fumée,
Toutes les pompes d’ici-bas
Sur la femme qu’il a charmée
Désormais ne prévaudront pas.

Et sans plus songer à la rage
Impuissante du vieux Satan,
La Sainte voit dans un mirage
Au ciel son Jésus qui l’attend.

Jully 1884

L'abbé Patriat
Curé de Jully de 1883 à 1898
Auteur de Jully, notice historique, 1898










Hombeline de A à Z ..

Publié dans Juliacum N°12 – février 1992

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Eglise de Jully (Photo de Claude Garino)A comme Aleth :
Diminutif de Alice ; née vers 1070, au château de Montbard (une plaque le rappelle sur la tour St-Louis dans le parc Buffon), c'est la mère d'Hombeline : elle donna à son époux, Tescelin, sept enfants : elle était bonne, et portait facilement secours aux nécessiteux. Elle s'éteignit à Fontaines-lès-Dijon, le jour de la grande fête de St Ambrosinien, le 1er septembre 1107.

B comme Bénédictines :
Les religieuses de Jully suivaient la règle de St Benoit ; l'ordre fut fondé vers 529 par Benoit de Nursie. Les clunisiens au Xe siècle, les cisterciens au XIIe, en sont issus. Les bénédictines font remonter leur institution à Ste Scholastique, sœur jumelle de St Benoit.

C comme Conversion :
C'est à Clairvaux, devant son frère Bernard, que Hombeline comprit son erreur ; la rencontre entre le frère et la sœur, pourtant unis fraternellement a été terrible ; à la suite de cela, Hombeline a décidé avec l'accord de son époux, de rejoindre ses frères dans la vie monastique.

D comme Dijon :
Capitale du duché de Bourgogne ; le père d'Hombeline était un chevalier qui tenait garnison pour le compte du duc, en ses châteaux de Fontaines et de Châtillon-sur-Seine.

E comme Enfance :
Hombeline vécut une enfance heureuse au château de Fontaines ; de sa mère, elle reçut, comme ses frères, une éducation solide et austère ; comme elle, elle était bonne envers les pauvres. À l'âge de 15 ans, au décès d'Aleth, elle dut prendre en charge la direction de la maison paternelle.

F comme Frères :
À l'exclusion de Bernard et du cadet Nivard, tous les frères d'Hombeline se destinaient au métier des armes ; c'est Bernard qui les persuada de le suivre à Cîteaux en 1112, y compris Guy l'ainé qui était marié à Elisabeth ; Hombeline avait alors 19 ans. Guy, Gérard, André ont passé de longues années à Clairvaux ; Barthélémy fut abbé de la Ferté. Tous apparaissent avec leurs parents dans une verrière de l'église Ste-Urse de Montbard (E. Didron 1875).

G comme Guy de Marey
:
Il serait l'époux d'Hombeline, possesseur des fiefs de Fontaines, de Marey et de Châtillon. Il est certain que Hombeline était mariée lorsqu'en 1124 elle se convertit, mais beaucoup d'auteurs ne se prononcent pas sur le nom du mari d'Hombeline.

H comme Hombeline :
Hombeline, Humbeline ou même Humberge : plusieurs orthographes du prénom de la fille de Tescelin et d'Aleth : vient de "humble".

I comme Images :
On ne connait pas de représentations d'époque d'Hombeline : Jobin cite (dans St Bernard et sa famille, p.148) un grand tableau peint à l'huile provenant de Cîteaux, dans l'église de Serrigny (Côte-d'Or), et une gravure du XVIIe siècle qui inspira un poème à l'abbé Patriat (illustration). Hombeline est représentée sur des vitraux à Jully, à Gigny et à Montbard, sous des traits peut être éloignés de la réalité.

J comme Jully :
C'est au monastère de Jully-les-Nonnains que Hombeline se retira à l'âge de 32 ans, vers 1124 ; elle remplaça rapidement sa belle-sœur à la tête du prieuré ; celui-ci devint prospère, riche et célèbre ; Hombeline y mourut à l'âge de 49 ans, le 21 août 1141, aux côtés de son frère Bernard ; elle fut inhumée dans la chapelle.

L comme Luxe :
C'est en effet une vie luxueuse que mena Hombeline surtout après son mariage s'éloignant des préceptes inculqués par sa mère ; à la tête d'une grande fortune, encouragée par son mari, son train de vie était brillant ; mais un jour elle prit le chemin de Clairvaux et là, elle comprit...

M comme Molesmes :
Abbaye bénédictine fondée par St Robert en 1075, sur une rive de la Laignes à 25 km de Jully ; les premiers religieux de Cîteaux en sont issus ; les femmes regroupées à Molesmes ont été installées pour la plupart au prieuré de Jully ouvert par St Bernard en 1114. L'abbaye, au début très puissante, s'affaiblit à la suite de la Guerre de Cent Ans. Après la période troublée de la réforme, elle fut mise en commende au XVIe siècle et fut vendue en 1791.

N comme Naissance :
Hombeline, 4e enfant de Tescelin et d'Aleth, naquit en 1092 au château de Fontaines, suivant de deux ans son frère Bernard.

O comme Ombeline :
Autre orthographe possible pour le nom de notre sainte.

P comme Portrait :
Traduction du portrait dressé par Chrysostôme Henriquez, choniqueur de Cîteaux au XVIIe siècle :
"Au rapport du bienheureux Pierre, prieur de Jully, qui l'avait souvent vue et qui avait été son confesseur, elle était d'une taille élevée et majestueuse ; tous ses membres étaient bien proportionnés ; son visage avait la couleur d'un bel albâtre, qu'embellissait une légère teinte de rougeur. Cette couleur vive et naturelle qui rehaussait sa beauté ne put jamais être altérée par la grande vigueur des jeûnes et des abstinences ; mais elle paraissait s'accroître de jour en jour et briller d'un nouvel éclat. C'était la vivante image de notre père saint Bernard, à qui elle ressemblait beaucoup par l'éclat des yeux et par la beauté de la chevelure.
Outre ces dons de la nature, elle en avait acquis beaucoup d'autres par son travail et son industrie ; c'était une femme douce de qualités vraiment admirables. Elle connaissait assez bien la langue latine pour la lire et la comprendre facilement. Elle connaissait aussi la musique, et sa voix mélodieuse savait en rendre tous les tons doux et suaves. En cela, elle se montrait véritablement la sœur de saint Bernard, qui était fort habile dans l'art musical."

Q comme Quotidien :
Le même chroniqueur rapporte aussi plusieurs détails de la vie de sainte Hombeline à Jully :
"Hombeline se mit à macérer et à châtier sa chair si délicate par les jeûnes et à expier ses péchés par la pénitence... Ordinairement elle dormait peu ; elle passait presque toute la nuit à lire les psaumes et à méditer la passion de Jésus-Christ, pour laquelle elle avait beaucoup de dévotion ; et pour se protéger du froid elle n'usait que de très pauvres couvertures. Les quelques heures qu'elle donnait au sommeil, elle les passait sur des ais. Elle portait très souvent un cilice ; elle ne le quittait que sur l'ordre de son confesseur qui craignait pour sa santé."

R comme Reliques :

Depuis longtemps de nombreuses reliques se trouvaient dans l'église de Gigny ; la tradition disait qu'elles avaient été apportées de Jully et qu'elles appartenaient au B. Pierre de Jully. En 1884, cinq ossements ont été authentifiés sous le nom de sainte Hombeline ; un buste reliquaire fut confectionné pour Gigny ; un fragment a été donné à l'église de Jully et un autre aux religieuses bernardines de Besançon.

S comme Sainte :
Il n'y a pas eu à proprement parler de décret de canonisation de la Bienheureuse Hombeline. En 1703, un office a été approuvé en son honneur par décret de la Sainte Congrégation des Rites. La fête liturgique est fixée pour Cîteaux au 12 février. Le menologium cisterciense de Henriquez et le menologium ord. S. Benedicti de Bucelini la mettent au 21 août, jour de sa mort.

T comme Tescelin :

Père de Hombeline, vassal du duc de Bourgogne ; il comptait dans sa famille quelques personnages importants. Après le départ de presque tous ses fils à Cîteaux, il finit par rejoindre l'abbaye de Clairvaux vers 1118 et y mourut vers 1120.

U comme Unis :
Hombeline a toujours été unie fraternellement particulièrement à son frère Bernard : unie dans l'enfance, unie dans la vie religieuse, unie le jour de sa mort...

V comme Vénération :
En 1132, alors que Hombeline était prieure, des religieuses de Jully se sont installées à l'abbaye de Tart près de Dijon ; de là sont issues les religieuses cisterciennes ou bernardines qui honorent la Bienheureuse Hombeline comme leur patronne. Les trappistes issus des cisterciens, l'honorent aussi d'un culte spécial.

Y comme Yonne :
Département où se trouve notre prieuré de Jully-les-nonnains. Pendant longtemps des auteurs ont situé le prieuré de sainte Hombeline à Jully-sur-Sarce dans l'Aube, mais les recherches de J.B. Jobin ont définitivement situé ce lieu à Jully en Tonnerrois.

Z comme Zèle :
Le chroniqueur rapporte que Hombeline avait un talent particulier pour gagner le cœur de ses religieuses ; elle aimait leur dire à propos d'une vision de saint Augustin : "Si nous ne pouvons surpasser les saints et les saintes en zèle et en ferveur, efforçons-nous du moins de les égaler".


Sainte Hombeline méditant (d'après une gravure du XVIIe siècle)
 
Bibliographie sur sainte Hombeline :

- Baudot et Chaussin : Vie des saints et des bienheureux, selon l'ordre du calendrier avec l'historique des fêtes, par les RR.PP. Bénédictins de Paris chez Letouzey et Ané, Paris : 13 volumes (consultable à la bibliothèque du Centre Pompidou). Hombeline y figure au 21 août

les réfèrences sont nombreuses :
- Acta sanct., 21 août, t. IV, 1743, p. 832
- Vie de S. Bernard par Guillaume de Saint-Thierry, I, VI, 30, dans P.L., t. CLXXXV, 1, col. 244 et vie de S. Pierre de Jully, X, dans P.L., t. CLXXXV, 2, col. 1264.
B. Wautry, Vita B. Humbelinae, Louvain, 1633, et Vie de Ste Hombeline, Louvain, 1633.
- Chrysostome Henriquez, Menologium Cistercii, 21 août et Lilia Cistercii, 1633 (traduit par Jobin, indiqué ci-après).
- L'Office de Ste Hombeline, 1706.

et la plupart des réfèrences suivantes :
- Simon Briot, histoire manuscrite de l'abbaye de Molesmes, article sur Hombeline, prieure de Jully près de Ravières, 1697.
- Abbé Defer, Vies des saints du diocèse de Troyes, 1865, p. 262-265.
- Abbé Duplus, Vies des saints du diocèse de Dijon, 1866, p. 60-64.
- Abbé Jobin, Vies de Ste Hombeline, soeur de Bernard, de la Bse Elisabeth et du Bx Pierre, prieur de Jully-sous-Ravières (Yonne), Paris, 1878.
- Abbé Jobin, Saint Bernard et sa famille, Poitiers, 1891, p. 129-149.
- Abbé Giraud, Fleurs du Tonnerrois, notice sur les saints et bienheureux du Tonnerrois, Tonnerre, 1883.
- M.C., Vie de Sainte Hombeline, prieure de Jully, protectrice de la région, 1945 (avec quelques poèmes de l'abbé Patriat).

Humbeline par Antoinette Quarré (1842), publié dans le Journal des Demoiselles
Les Cahiers du Châtillonnais N° 173 (2003)
Association des Amis du Châtillonnais 




Le crime de Jully

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.le château à l'époque du crimeJacquiard et ViennyAu soir du 10 décembre de l’année 1909, les vachers Jacquiard et Vienny, âgés respectivement de 16 et 14 ans, d’origine suisse, engagés à la ferme du château depuis quelques mois, ont mis à exécution leur projet de tuer leurs patrons. Pensant ainsi dérober de l’argent afin de partir en Afrique où, à la suite de lectures, ils espèrent faire fortune facilement.
Le taureau étant soi-disant malade, M. Verrière est attiré dans l’étable où il est abattu sauvagement. Son épouse qui l’a rejoint l’est aussi d’un autre coup de revolver. Devant l’entrée de la ferme, ce sont deux autres jeunes domestiques qui reçoivent des coups de hache sur la tête, le premier est tué sur le coup, le second, âgé de seulement 16 ans, ayant la présence d’esprit de ne plus bouger après avoir été frappé, réussit à échapper à la mort et court donne l’alerte à la ferme voisine.
Dans leur folie meurtrière, les deux assassins remontent vers la maison et sur le chemin, c’est un vieil italien, tâcheron de la ferme, qui est mortellement touché puis c’est la bonne qui, la gorge tranchée, est précipitée dans la citerne. Dans la cuisine, il y a les quatre jeunes enfants dorénavant orphelins, âgés de 4 à 9 ans, qui attendent leur soupe, mais les deux complices apeurés prennent quelques affaires et s’enfuient. Trois jours plus tard, ils sont retrouvés dans les bois de Saint-Vinnemer et ramenés à Tonnerre. Jacquiard confirme les faits, la préméditation, et le vol comme mobile.
 
Toute la presse parle de la « ferme sanglante », « du quintuple assassinat de Jully ».
Quelques jours après, les cinq Enterrement des victimes victimes sont accompagnées par une foule immense à l’église puis au cimetière de Jully. Les assassins sont emprisonnés à Auxerre.
Le 3 juin 1910, s’ouvre aux assises d’Auxerre le procès des deux jeunes gens . L’évènement est attendu par toute la population. Pour la seconde fois en six mois, la commune de Jully fait la une des journaux régionaux et nationaux. Les deux adolescents sont en effet les « assassins de Jully ».
L’horreur est indicible, le comportement des deux gamins inacceptable, le mobile injustifiable. Le 5 juin 1910, Jacquiard est condamné à la peine de mort, peine commuée par le Président de la République Armand Fallières en détention à perpétuité dans un bagne de Cayenne, Vienny à vingt ans de colonie pénitentiaire.

Cette affaire retentissante a fait l’objet d’une complainte et a été illustrée par une série de 10 cartes postales encore recherchées.

L'exploitation de la ferme cesse après le « 
 ». Les bâtiments abandonnés servent de granges et d'étables pour des animaux et la partie la plus ancienne inutilisée s’écroulent partiellement, surtout depuis les années mille neuf-cent-cinquante.
Le garçon de ferme « le rescapé » Louis Imbert est décédé à Jully 65 ans plus tard…



D’après la brochure JULLY, Le château de Jully, Le prieuré de Jully-les-Nonnains, 2015

Le calvaire de la butte du château

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le calvaire du château Sous l’impulsion de l’abbé André Imbert, curé de Jully depuis 1937, le 8e centenaire de la mort de sainte Hombeline est modestement commémoré en 1941, vu les évènements mais un calvaire commémoratif est érigé au sommet de la butte à la fin de la guerre pour la protection accordée à Jully. Il est inauguré le 2 septembre le calvaire du château 1945. Depuis on peut lire sur la face principale de son socle en souvenir des saints et bienheureux qui au XIIe siècle ont laissé leur emprunte au prieuré de Jully :

Honneur et reconnaissance à Sainte Hombeline 1092-1141
Prieure des bénédictines de Jully
et à Saint Bernard son frère, fondateur de ce monastère ici même 1114
à la Bienheureuse Elisabeth, leur belle-soeur, première prieure de Jully
au Bienheureux Pron, prieur, dit Saint Pierre de Jully.
Grands saints de France Gardez la France


le calvaire du château Le croisillon, sculpté dans une pierre de Nod-sur-Seine par Edgar Delvaux, représente Hombeline et Bernard au pied de Jésus. On doit aussi à cet artiste, qui vivait en Puisaye, le porche de l’église de Pourrain ainsi que les deux vierges de la chapelle du Col de l’Iseran, la vierge de Notre-Dame de Hautecombe et la vierge installée au sommet de la Meige.

Les inscriptions des autres faces sont relatives à la reconnaissance des habitants de Jully pour leur protection durant la guerre (otages de Jully et de Laignes lors de la Libération, le 27 juillet 1944), au passage de la croix du Luxembourg le 15 juillet 1946 sur le chemin de la croisade de la Paix à Vézelay (cette croix étant toujours visible dans la basilique parmi les treize autres venant de différentes villes d’Europe) et à la bénédiction du calvaire par Monseigneur Lamy, archevêque de Sens le 1er septembre 1946.




face principale (face sud)inscription face principale face sud (Juliacum N°8Face principale du socle :


HONNEUR ET RECONNAISSANCE
A STE HOMBELINE
1092-1141
PRIEURE DES BENEDICTINES DE
JULLY
ET A ST BERNARD SON FRERE
FONDATEUR DE CE MONASTERE
ICI MEME 1114
A LA BIENHEUREUSE ELISABETH
LEUR BELLE SOEUR
PREMIERE PRIEURE DE JULLY
AU BIENHEUREUX PRON PRIEUR
DIT ST PIERRE DE JULLY

GRANDS SAINTS DE FRANCE
GARDEZ LA FRANCE



face ouest (Juliacum N°8)Face gauche :

POUR LA PROTECTION
PROVIDENTIELLE
DE NOS PRISONNIERS 1940 - 1945
-------------
DE LA FOLIE 27 - 7 - 44
-------------
DE NOS OTAGES 27 - 8 - 44
JULLY ET LAIGNES
LES FAMILLES RECONNAISSANTES
-------------
PELERINAGE EX-VOTO DE LIBERATION
BENEDICTION DE CE CALVAIRE
2 - 9 - 1945

SAINTE HOMBELINE DE JULLY
PRIEZ POUR NOUS



face est (Juliacum N°8)Face droite:

EN GRATITUDE
AUX SAINTS DE BOURGOGNE
DONT LES MERITES
SERVIRENT NOTRE LIBERATION
LA PROVINCE RECONNAISSANTE
------------
1941. 8E CENTENAIRE. 1945
------------
MESSE DEVANT LA CROIX PORTEE
A VEZELAY CROISADE DE LA PAIX
15 - 7 - 1946
------------
1 - 9 - 1946 MONSEIGNEUR LAMY
PRESIDE LE PELERINAGE SOLENNEL

SAINTS DE CHEZ NOUS
AIDEZ NOUS

 

saint Bernard (1090 - 1153), une vie bien remplie

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Eglise de Gigny "Bernard et Hombeline mourante " (photo de Claude Garino)1090 - Naissance de Bernard, à Fontaine, fils de Tescelin et de Aleth.

1098 - Elève des chanoines à Châtillon-sur-Seine.
 
   ?    - Mort de sa mère ; jour de la saint Ambrosinien (un 1er septembre mais année inconnue (entre 1103 et 1110).

1112 - A la recherche d’austérité, de dépouillement, et d’abnégation, Bernard entre avec quatre de ses frères, des oncles et quelques compagnons à Cîteaux.

1115  - Bernard et ses compagnons quittent Cîteaux et s’installent à Clairvaux aux confins de la Champagne et de la Bourgogne.C’est la troisième « fille » de Cîteaux. Bernard en est le premier abbé.

Eglise Ste Urse de Montbard (21) vitrail du XIXe (photo de R. Fleury) 1125 - Ecriture de l’Apologie.

1127 - Rédaction du traité De la Grâce et du libre arbitre.

1128 - Secrétaire du concile de Troyes.
         - Rédaction de "Sur les mœurs et les devoirs des évêques" et "A la louange de la milice nouvelle (les Templiers)".

1129 - S’oppose au roi Louis VI et au pape.

1130 - Domine les débats au concile d’Etampes et rallie l’assemblée au pape Innocent II élu simultanément avec Anaclet.

1131 - Rencontre Abélard, voyage à Chalons, Saint Quentin, Cambrai, Liège.

1132 - Voyage à Poitiers.

1133 - Rencontre le pape Innocent II à Pise et se rend à Rome.

Eglise de Ville-sous-la-Ferté (10) (photo de Claude Garino)1134 - Fondation de l’abbaye de Vauclair, la quinzième fille de Clairvaux.

1135 - Anime le concile de Pise, revient à Besançon et Troyes.

1137 - Réconcilie le pape et l’Empereur.

1138 - Passe à Lyon ; fin du schisme avec la mort d’Anaclet.

1139 - Refuse l’archevêché de Reims

1140 - Au concile de Sens, il condamne les erreurs d’Abélard.

1142 - Prend parti dans le mariage de Raoul de Vermandois avec Aliénor de Champagne.

1144 - Rétablit la paix entre le roi et le comte de Champagne.

Eglise de Belmont (52) (photo de Claude Garino)

1145 - Voyage en Aquitaine, rallie de nombreux hérétiques à l’Eglise.

1146 - Prêche la deuxième croisade à Vézelay, se rend en Flandre, en Allemagne.

1147 - Désigne Suger pour exercer l’autorité du roi, parti à la croisade. Reçoit le pape Eugène III à Clairvaux.

1149 - Fondation de la 60e fille de Clairvaux.

1151 - Réconcilie Louis VII avec Henri de Beauvais, son frère, puis avec Geoffroy d’Anjou.

1153 - Après avoir évité la guerre entre l’évêque de Metz et le duc de Lorraine, il meurt le 20 août à l’abbaye de Clairvaux.
         - L’abbaye possède alors 68 filles.

1173 - Bernard est canonisé. Il est fêté le 20 août.

Quelques repères chronologiques sur le château

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le bâtiment dans les années 1900

 

Vers 987 -  Construction d'un château sur la butte de , par Milon, comte de Tonnerre.

XIe - Le château devient, à la suite d’un mariage, la propriété du comte de Bar-sur-seine.

1101 -  Première charte mentionnant Jully.

1114  - Le futur saint Bernard (1090-1153), entré à l'abbaye de Cîteaux en 1112, demande au comte de Bar, son château de Jully pour accueillir des moniales. Le comte offre Jully à l'abbaye de Molesme (à 25 km au nord de Jully en Côte d’Or). Le prieuré fonctionne sous la règle bénédictine.

1124  - Hombeline, la sœur de Bernard, devient prieure de Jully.

le bâtiment dans les années 1980 (photo Claude Garino) 1125-1140  - Début de la période la plus glorieuse du prieuré ; les bénédictines de Jully fondent des établissements et s'installent en une dizaine de lieux jusqu'au début du XIIIe S.

1141 - Hombeline meurt à Jully le 21 août

milieu XIIIe -  Apogée du prieuré, mais rapidement il y a du relâchement dans l'observation de la règle et de la discorde avec Molesme.

1406 - Extinction du prieuré.

début XVIe - Travaux de restauration.

1562 - Destructions par les huguenots.

fin XVIe - Une ferme est installée dans les bâtiments.
le bâtiment en 2014 (photo Claude Garino)

1791 - Bien national, la ferme du château de Jully est vendue.

1909 - Affaire du « 
 ». Fin de l’occupation de la ferme.

XXe - Les restes du logis tombent peu à peu en ruines.

1945 - Érection au sommet de la butte d'un calvaire commémoratif.

1987 - Fête communale sur la butte pour le millénaire du château de Jully.
         - Création d'une association, régie par la loi de 1901.

1991 - La butte et les vestiges deviennent propriété de la commune de Jully.

1992 - Début de la restauration et de l'aménagement du site par la municipalité de Jully et l'Association.
 
inauguration le 19 Octobre 20021994 - Première omelette géante de l'association

2002 - Inauguration de la salle  le 19 Octobre 

2007 - Première fête du livre 

la butte de Jully

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la butte du château de Jully et la vallée chatillonnaise (photo de Claude Garino)
C’est une butte témoin naturelle de la côte châtillonnaise, dénommée aussi côte oxfordienne, qui commence au niveau de la vallée de l’Armançon près d’Ancy-le-Franc et qui s’étale en arc de cercle vers le nord-est jusqu’à Chaumont, Neufchâteau, et au-delà par la Côte de Meuse. Au pied de cette côte, s’étend « la Vallée », large plaine orientée vers l’est et appartenant au Plateau de Langres. Parfois les eaux s’y perdent pour ressurgir plus loin.
Occupé depuis au moins dix siècles, la butte de Jully ressemble à un tertre arasé qui culmine à 275 m d’altitude et qui domine l'ensemble du « Val de Jully » (alt. moyenne 250 m), extrémité méridionale de « la Vallée », dans laquelle on cultive aujourd'hui les céréales et les oléagineux (blé, orge, colza, tournesol...).
la butte du château de Jully, côté nord (photo de Claude Garino 

Les terrains appartiennent au Jurassique et quelques zones particulièrement riches en fer, sous forme de limonite en grains, ont été exploitées d'abord à une époque reculée, puis sous le nom de mine rouge au XIXe S pour les forges de Châtillon et d'Ancy-le-Franc. Seul le hameau des Forges, au pied de la butte, possède une source. Outre le lavoir, elle a alimenté jadis des installations de lavage des minerais. Les eaux, rares, s’écoulent vers le nord en direction de la Laignes, affluent de la Seine. Les pentes du front de côte était occupé jadis par des « larris », où l’on trouvait des arbres fruitiers et de la vigne.

la butte du château de Jully, côté sud (photo de Claude Garino) Aujourd’hui la butte porte encore un alignement de bâtiments nommés sur les cartes « le château » bien qu’il fût occupé pendant une longue période par une ferme, après avoir abrité un prieuré de bénédictines.

De ce point élevé, outre les hameaux et les fermes isolées de Jully, on peut voir les fermes de la Chapoline et de la Malassise situées sur la commune de Ravières, les bourgs de Sennevoy-le-Bas, de Sennevoy-le-Haut, de Gigny, la ferme du château de Sennevoy, puis au-delà dans le département de la Côte-d’Or,tout proche, Laignes, le château de Larrey, l’église 
Saint-Germain de Poinçon, et enfin, deux autre buttes témoins, les jumeaux de Massingy.


Claude Garino
 

 

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