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Juliacum au format PDF


N°1 Janvier 1988
-La fête du millénaire  
-1987 ce fut aussi...
-Le calvaire de la ferme de Franclieu
-Auprès de mon arbre (à propos du drainage du Val de Jully)

N°2 Juillet 1988   
-Jully à travers ses recensements
-Et aujourd'hui (2 panneaux de l'expo 1987)
-À la découverte des lavoirs du Tonnerrois
-Le calvaire du hameau de la Loge

N°3 décembre 1988 
-Le bicentenaire de la Révolution à Jully
- le rallye promenade 
-la soirée champêtre au château
-Le calvaire de la route de la Maine à Bréviandes

N°4 avril 1989 
-Préparation de la fête du 2/7/89
-Le calendrier républicain
-Costumes révolutionnaires
-Le calvaire du hameau de Frace

N°5 octobre 1989
Les 2 brochures éditées par l'association :
- Chronique de Jully
- Jully sous la Révolution..
-Il y a 125 passait le premier train à Jully, mais ne s'y arretait pas!
-Le calvaire du hameau de la Folie

N°6 janvier 1990
-La faïencerie d'Ancy-le-Franc
-Comment a-t-on fêté le centenaire de la Révolution à Jully ?
-Le calvaire du hameau des Forges

N°7 juin 1990
-1989 : Restauration du lavoir du hameau des forges.
-1990 : l'Année Saint Bernard
-Le syndicat d'Initiative du canton d'Ancy-le-Franc
-Le calvaire du hameau de la Maine : ancienne croix de cimetière

N°8 octobre 1990
-Nettoyage des calvaires
-Un panneau d'information aux Forges
-L'étape de la Mission de France à Jully, le 14 août
-Le calvaire de la butte du château

N°9 janvier 1991 
-Résumé de la conférence "Saint-Bernard : l'homme et son rayonnement", prévue le 17 mars
-Deuil : M. Olivier Verrière
-RADIOSCOPIE DE SAINT BERNARD
-Compléments sur le calvaire de Frace

N°10 juillet 1991
-A la rencontre de St Bernard : conférence de M. Leroux, le 17 mars
-Théâtre, "Les Sonderling" à Jully, le 27 avril
-Les jeux inter-hameaux de Jully, le 16 juin
-Le monument commémoratif de Franclieu

N°11 octobre 1991
-Une nouvelle destinée pour la butte de Jully ?
-La messe du 15 août à Jully (poème de C. Patriat)
-LE CHEMIN DE FER À JULLY (suite, à propos des "barrières")
-1141-1991 : 850e ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SAINTE HOMBELINE

N°12 février 1992
-L'achat de la butte par la municipalité de Jully
-Préparation de la fête 1992, pour le 9e centenaire de la naissance de Sainte Hombeline
-HOMBELINE DE A à Z...
-Bibliographie sur sainte Hombeline

N°13 août 1992
-Il n'est plus là … (à propos de l'orme)
-Travaux au château (mars-juin 1992)
-26 et 27 Juin 1992 : deux dates qui compteront dans l'histoire de Jully

N°14 décembre 1992
-Travaux au château (mars-juin 1992) suite

N°15 avril 1993
-La peinture du choeur de l'église de Jully  (d'après la "Vierge de Murillo", à propos de sa restauration)
-Jully à la Belle Epoque... (d'après annuaire du commerce et de l'industrie de l'Yonne, 1900)

N°16 septembre 1993
-Voie romaine à Jully (sept 92)
-Exploration de la citerne et du puits du château
-René Daudan, au château, 29 mai
-Point sur les travaux

N°17 janvier 1994
-Travaux au château (sept-oct 1993)
-Le Grand Nénuphar d'Amazonie (suite)
-Le Tonnerrois à l'époque gauloise, conférence Bernard Fèvre du 31/10/93
-Histoire d'école à Jully (1ere partie)

N°18 juin 1994
-Déplacement à Montreuil (2 mars)
-Travaux au château (février-mai 1994)
-Histoire d'école à Jully (2eme partie)

N°19 octobre 1994
-Travaux au château (été 1994)
-Le repas médiéval en textes et photos

N°20 janvier 1995
-Reconstruction du toit du château
-Travaux (automne 1994)
-L'exploitation des minerais de fer dans le val de Jully au XIXe siècle.

N°21 juillet 1995
-Théâtre (le journal d'Anne Franck)
-Omelette Géante, projets...
-Travaux (début 95)
-Une usine sidérugique  ANCY-LE-FRANC (1821-1885)

N°22 octobre 1995
-Travaux (poutres de la grange)
-Chantier-école (été 95)
-Méchoui, journée du patrimoine
-Le calvaire vient d'avoir 50 ANS...

N°23 février 1996
-Derniers travaux et animations 95
-Une bulle signée par le pape Alexandre III à Sens mit le prieuré de Jully-les-Nonnains sous la protection du Saint-Siège en 1165...

N°24 novembre 1996 
Travaux (plafonds logis) ;
nouveau panneau
 concert de jazz,
Soirées Méxicaines 

N°25 mai 1997
Théâtre : “ Opinion sur rue ”
Informations diverses pour 1997
Une promenade à Clairvaux







La voie ferrée de Nuits-sous-Ravières à Châtillon-sur-Seine

Mots-clés : ,

la halte de Jully au PN4 début de XX° sièclela halte  quelques années plus tard Jully PN 4 (passage à niveau n°4) de nos jours pont de la tuilerie point culminant de la voie

Dès 1855, il y a nécessité de desservir le Châtillonnais, mis à l’écart de la ligne Paris – Lyon, par ce nouveau mode de transport qu’est le rail. Outre les produits agricoles traditionnels, la région fournit des bois et des usines produisent du fer et consomment de la houille.
La Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (le P.L.M.) reçoit la concession le 19 juin 1857. La ligne est mise en service, avec une seule voie, le 26 septembre 1864.
La gare de Nuits-sous-Ravières se trouve sur la ligne Paris – Marseille à 225 km de Paris. La ligne est longue de 36 km. Une rampe continue l’amène dans les bois de Ravières à son sommet situé au km 8 sur la commune de Jully. De là, le profil est plus favorable dans une région céréalière jusque Châtillon-sur Seine, carrefour situé à la rencontre de lignes se dirigeant vers Troyes, Chaumont et Is-sur-Tille exploitées par la Compagnie des Chemins de fer de l’Est.

horaires 1930Il y a quatre gares, Sennevoy, Laignes, Poinçon et Sainte-Colombe. Des haltes sont ouvertes ultérieurement à Jully, Marcenay et Cérilly. Trois trains de voyageurs sont prévus quotidiennement dans chaque sens avec parfois des trains mixtes marchandises-voyageurs. Le trajet est effectué en 1 heure 15 à 1 h 30 environ.
À la fin des années 1870, la seconde voie est posée, la ligne faisant partie d’un ensemble d’itinéraires stratégiques qui ont joué un grand rôle en 1914-1918.


Ticket de train Jully Nuits (coll. privée)En 1914, le parcours de Nuits à Châtillon coûte 1 F 75 en 3e classe, 2 F 70 en 2e classe et 4 F 05 en 1ère classe. Le service de voyageurs cesse le 1er juillet 1938, peu après la constitution de la S.N.C.F. Quelques trains ont cependant circulé durant le second conflit mondial. Durant cette période l’occupant récupère les rails de l’une des voies. Au début des années 1960, les locomotives à vapeur sont remplacées par des locomotives diesels sur les trains de marchandises.
Sur le territoire de Jully, il y a encore quatre passages à niveaux ; trois d’entre eux, possédaient des maisons de garde, démolies au début des années 1960 : chemin du Moulin (PN 3), route des Forges à la Maine (PN 4), route de la Maine à la Loge (PN 5).
À partir de 1882, le conseil municipal demande une halte. Celle-ci est finalement établie le 10 août 1901 au PN 4 au km 8,8 pour les voyageurs avec bagages à main et les chiens.
Actuellement, ce passage à niveau est automatisé, actionné par une commande radio. Après une importante rénovation en 2013, la ligne est en effet encore aujourd’hui très active, avec des trains complets de céréales, assurés par la S.N.C.F ou des opérateurs privés tel Europorte, acheminés depuis les coopératives de Brion-sur-Ource, Châtillon, Poinçon et Laignes vers la gare de Nuits-sous-Ravières et de là, vers Dijon.

 

Les 20 et 21 septembre 2014, une exposition a été présentée au château à l’occasion des 150 ans de la voie ferrée (brochure éditée à cette occasion : La ligne de chemin de fer de Nuits-sous Ravières à Châtillon-sur-Seine 1864 – 2014). 

texte et photos de Claude Garino

Calvaires de Jully

autres que celui du château

Mots-clés : ,

CALVAIRE DU HAMEAU DE LA MAINE :la maine

Situé près de l'église, contre le mur de l'ancien cimetière.
En pierre, hauteur 4 m.

La face principale du socle porte l'inscription :
CETTE CROIX A ETE ERIGEE
AUX FRAIS ET A LA DEVOTION
DE EDME GAUTHIER ET MARIE GUERIN
ET DE FRANCOIS BONNIN
ET JEANNE RAMELET SON EPOUSE

On lit sur les autres faces :
EN MEMOIRE DES
MORTS REPOSANT EN CE
CIMETIERE
PRIEZ DIEU POUR
EUX
POSEE LE 14 AOUT 1832

Ce calvaire a en effet été offert par ces deux familles pour être placé au milieu du cimetière installé sur le terrain entourant l'église actuelle de Jully à sa construction (1830).
Lorsque l'on a déplacé le cimetière en l'agrandissant vers 1908, le maire de Jully de l'époque a préféré ne pas remettre ce calvaire à l'endroit qui aurait dû être le sien et il fut placé au bord du chemin, à l'extérieur de l'enclos. C'était en pleine séparation de l'Église et de l'État !
Edme Gauthier est décédé à la ferme de Franclieu le 17 juin 1836, son épouse Marie Guérin le 17 février 1844 à l’âge de 72 ans.
François Bonnin est décédé à la Maine le 10 juillet 1835 à l’âge de 75 ans, son épouse le 29 décembre 1843 à l’âge de 80 ans.



 




route de bréviande

CALVAIRE DE LA ROUTE DE BREVIANDE :
Situé sur la route communale reliant le hameau de la Maine à la ferme de Bréviande
Lieu-dit : Les Grandes Bandes
Socle de pierre, hauteur 0,98 m
Croix de fer, hauteur 1,42 m
Entouré de 2 pruniers ; un muret fermait jadis la parcelle occupée par le calvaire.

Inscription: 

AVE CRUX SPES UNICA FIDELIUM
(disposé en arc de cercle autour d'un médaillon contenant une fleur,
Salut, ô croix, notre unique espérance et fidélité)
CETTE CROIX A ETE ERIGEE
PAR JULES DROUOT
EN MEMOIRE DE
FRANCOIS DROUOT SON FRERE
MORT VICTIME DE LA GUERRE
A NEUVY SUR LOIRE LE 2 FEVRIER
1871 A L'AGE DE 39 ANS

François Edme Drouot est né le 22 février 1832 au hameau de Bréviande. Il fut intégré à la Garde nationale en août 1870. Son bataillon a participé aux combats de la Loire. Blessé, François est décédé à « l’ambulance de la mairie » de Neuvy-sur-Loire le 2 février 1871. Il est inhumé avec 73 autres combattants sous le monument commémoratif érigé dans le cimetière de Neuvy.
Jules François, né en 1845 était en fait son demi-frère, né du remariage de son père en 1842 après le décès de son épouse en 1837

 



 

les forges CALVAIRE DU HAMEAU DES FORGES :
Sur la route D 953 entre les N°13 et 15 rue du Bourg.
Hauteur 3,62 mètres.
Munie d'une console ; le socle de pierre porte l'inscription :

 CETTE CROIX EST ERIGEE
A LA DEVOTION
DE EDME GUILMIN
ET EDME VERDOT
1806
(pratiquement invisible car enterrée dans le trottoir).

Fût de pierre à 8 pans enfiché dans le socle.
Croix rapportée en fonte ; elle est ornée de feuillages et porte les instruments de la passion ; cette croix est malheureusement amputée.


























la logeCALVAIRE DU HAMEAU DE LA LOGE :

Sur le chemin communal à la sortie du hameau en direction de la Maine

Orienté au sud, précédé de 2 bornes de pierre appartenant à un ancien entourage, et encadré de 2 épicéas.

Calvaire de pierre, hauteur 5,74 m

Date 1861 ; fut galbé

Un soleil figure au centre du croisillon et des étoiles à 5 branches ornent les extrémités.

Inscriptions : 
Sur la face principale :

CETTE CROIX
A ETE ERIGEE EN L'HONNEUR
DE LA SAINTE VIERGE
PAR LOUIS GUILLEMINOT
ET SES ENFANTS
LE 27 FEVRIER 1861
EN MEMOIRE DE
MARIE CATHERINE BAILLOT
SON EPOUSE DECEDEE
LE 8 AVRIL 1860 A L'AGE DE 61 ANS
ET DE VICTOR SON FILS DECEDE
LE 6 AVRIL 1845 AGE DE 17 ANS
PRIEZ POUR EUX=)

Sur le soubassement

FAIT PAR LEON LORTAT
A SAVOISY

 Et sur la face orientée à l'est :

 O CRUX
AVE
SPES UNICA
(Salut, ô croix, notre unique espérance)

 D’après l’acte de décès, Marie Catherine Baillot était âgée de 59 ans.
Ils se sont mariés à Jully le 16 juin 1823.
Leur fils Victor est né le 8 mai 1828.
Louis Guilleminot, laboureur, est décédé le 28 août 1883 à l’âge de 81 ans.

 


FranlieuCALVAIRE DE LA FERME DE FRANCLIEU
Devant la ferme
Date : 1806
En pierre, hauteur 3,97 m
Restauré et entretenu par les habitants de la ferme
Le christ est représenté sur le croisillon 



Inscription


CETTE CROIX EST ERIGEE
ERIGEE A LA DEVn
DE EDME GAUTHIER
ET DE Me GUERIN
SA FEMME L. 1806

Cette croix est érigée à la dévotion de Edme Gauthier et Marie Guérin sa femme (déjà mentionnés à propos du calvaire de la Maine), l’an 1806.

 

 









FraceCALVAIRE DU HAMEAU DE FRACE :

 

Au carrefour des routes de Fontaines-les-Sèches, Ravières et Jully-la-Maine.
1806
En pierre et fer forgé
Fut tourné de 90° par rapport à la position pour laquelle il a été conçu.
Hauteur 2 m

 Inscription très abimée :

 

CETTE CROIX EST
ERIGEE A LA DVOTION
DE EDME BOUTEQUOY
ET DE.....BOUT
EQUOY SA FEMME
ET DE ... BOUTEQ
UOY ET SA FEMME
ET DE NICOLAS B
1806

et sur le coté gauche :

 E. GAUTH
IER

 (noter les coupures, l'absence du E dans DVOTION, et les "N" tracés à l'envers)

 




 







la folie CALVAIRE DU HAMEAU DE LA FOLIE :

 

Dans le hameau, rue de la Côte-d’Or, D 17 direction Verdonnet
Croix en fer forgé, peinte sur socle de pierre
Hauteur 3,21 m.

 Inscription :

 ERIGEE
par Etienne MARTIN
et Marie Anne MORISOT
son épouse
en mémoire de
HYPOLITE MARTIN leur fils
mort lieutenant de la garde nationale
le 20 Novembre 1831
âgé de 22 ans
regretté de ceux qui l'ont connu
Priez Dieu pour lui

Hypolite Martin est né à la Folie le 13 août 1808, et décédé au domicile de ses parents au même lieu.
Sa mère est décédée le 18 janvier 1843.
Son père, « propriétaire » fut maire de la commune de 1817 à 1847, décédé le 5 août 1855 à l’âge de 89 ans














Photos de Claude Garino 

Le lavoir du hameau des Forges

Mots-clés :


Ce lavoir, le seul à Jully (en revanche tous les hameaux possédaient des mares) a été construit en 1886, sur le site d'un premier lavoir bâti contre la source. En 1849, un second édifice fut bâti un peu plus en aval à quelques mètres plus près de la mare des Forges.
Dans les années 1880, ce lavoir parut être insuffisant alors qu'il y avait encore 413 habitants à Jully dont près du tiers aux Forges !

La source devait être plus abondante qu'aujourd'hui puisque l'eau servait aussi au lavage des minerais de fer que le marquis de Louvois et la marquise de la Guiche exploitaient à Jully et dans les environs.
C’est donc la troisième construction que l’on voit aujourd’hui. Selon le devis établi par M. Charpentier, architecte de la Ville de Tonnerre pour 3064,90 Frs :

« Commune du Val de Jully (sic) : Reconstruction d'un lavoir au hameau des Forges, cahier des charges et conditions particulières à l'adjudication et à l'exécution des travaux, le 5 juin 1886 :

L'ancien lavoir sera agrandi en longueur en se rapprochant à 3,00 m de la fontaine et à partir de ce point aura 12,00 m de longueur de bassin dont 3,00 à rincer et 9,00 à savonner.La batterie sera établie sur les 4 côtés du bassin ; derrière la dite sera établie une barre égouttoir ; l'abri sera d'une seule pente, couverte en tuiles reposant sur le mur de soutènement contre le terrain voisin, et ne couvrira que la moitié du bassin, sur la longueur et du coté Nord-Est ; l'abri sera clos par le mur qui le supportera à partir du côté droit de la fontaine actuelle, dans toute sa longueur coté Nord-Est et à moitié de chaque bout, Nord-Ouest et Sud-Est ; le surplus du bout Sud-Est et le coté Sud-Ouest sera clos par un petit bahut en pierre portant barrière en bois qui servira d'égouttoir.Une cheminée à crémaillère sera établie pour chauffer l'eau au besoin. L'alimentation d'eau se fera par le courant naturel de la fontaine pendant les hautes eaux et au moyen du propulseur Derosoy pendant les basses eaux. Une niche fermant à clef sera ménagée en gros mur entre la fontaine et la cheminée pour le dépôt de cet appareil ».
Finalement le montant de l'adjudication de 3626,27 Frs fut approuvé par le conseil municipal de Jully le 10 juin 1886.

Les travaux furent menés sur les années 1886 et 1887 par M. Louis Lejeune entrepreneur à Nuits-sur-Armançon.
Le conseil du 15 février 1891 entérina le compte des dépenses :4032,57 Frs soit 3626,27 Frs pour l'entrepreneur et 406,30 Frs pour l'architecte.
Cependant, à la suite de malfaçons dans les travaux, le dallage dut être repris en 1896.

Pendant près d’un siècle, le lavoir rempli son rôle à la satisfaction des femmes de Jully, armées de leur tacotte (le battoir), carrosse (la caisse à laver), brosse et savon, échangeant au cours de leur dur labeur les dernières nouvelles du village. Certes, il y faisait un peu froid l'hiver, mais comme c'était agréable en été sous cette galerie bien exposée, claire, protégée de l'ardeur du soleil. L’eau de la fontaine semblait douce l’hiver, et fraîche l’été. La rigole de pierre était destinée au guidage des roues de brouette des laveuses, très rare équipement dont notre lavoir peut s'enorgueillir.

 Mais les habitudes changèrent, de moins en moins de femmes utilisant le lavoir, celui-ci fut délaissé peu à peu.

Cependant d’importants travaux de restauration y ont été effectués en 1989.

Enfin en 2010, la toiture de la fontaine, jadis couverte de pierres plates, appelées localement « laves », fut refaite en tuiles.

Aujourd’hui, les lavoirs mis en valeur, restaurés, fleuris, éclairés le soir, font partie du patrimoine local.

Sources :

Registres de délibérations de conseils municipaux de Jully

Archives départementales : série 2 O liasse n° 1987.

La colline de Jully

Poésie de l’abbé Patriat

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la colline de Jully ( la butte de Jully) côté sud (photo de Claude Garino) Par les beaux soirs de mai, quand le soleil décline
Et meurt calme, pareil à l’enfant qui s’endort,
J’aime à voir ses rayons, en quittant la colline
La recouvrir d’un voile ourlé de pourpre et d’or.

Et ses reflets d’en haut, fugitive auréole,
Me semblent un salut envoyé par les cieux
Au tertre consacré qui, comme une alvéole,
Servit aux corps des Saints d’abri silencieux.

Et j’évoque pensif ces figures bénies,
Et mon rêve fervent les voit descendre en chœur,
Délaissant de l’azur les sphères infinies
Pour venir un instant se montrer à mon cœur.

Sans songer au présent et sans songer à l’heure
Je ranime à leurs feux mon zèle un peu lassé,
Et quand je rentre enfin dans mon humble demeure
Je sens qu’un souffle saint sur ma tête a passé.

Jully 1884

L'abbé Patriat
Curé de Jully de 1883 à 1898
Auteur de Jully, notice historique, 1898


Version imprimable | Jully et ses environs | Le Mercredi 07/06/2023 | 0 commentaires
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Le monument Robert Bosch à Jully-les-Forges

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Monument route D17 à Jully-les-forges (Claude Garino)plaque apposée sur la maison de R.BoschDurant l’été 2019, on a célébré le 75e anniversaire de la Libération. Le 21 août 1944, Sens était libéré, le 22 c’était Joigny, puis Auxerre et Avallon le 24, Chablis le 25, Tonnerre le 29, Châtillon le 11 septembre. Le lendemain, la jonction entre des éléments du 1er régiment de fusilliers-marins appartenant à la 1ère division française libre ayant débarqué en Provence, et le 12e régiment de cuirassiers appartenant à la 2e division blindée venant de Normandie se faisait à Nod-sur-Seine.

Un monument, élevé à Jully-les-Forges sur la route de Stigny D 17) et inauguré le 26 août 1945, rappelle à notre mémoire un évènement survenu le dimanche 27 août 1944.

Un F.F.I. (Forces Françaises de l’Intérieur), Robert Bosch, âgé de 30 ans, fut fusillé en cet endroit par les Allemands en retraite. Appartenant à la 3e compagnie du maquis Verneuil, il était chargé de contrôler la RN 6 à hauteur de Cussy-les-Forges, lors des combats menés pour la libération d’Avallon. Ce poste fut attaqué le 22 août par un détachement allemand. Robert Bosch fut capturé et emmené à la prison de Semur avant d’être transféré en Allemagne.

Le maquis Verneuil, issu des maquis Garnier, Aillot et Horteur s’était établi aux Iles-Ménéfrier sur la commune de Quarré-les-Tombes. Une concentration exceptionnelle de 1 500 hommes, « le régiment Verneuil », 6 compagnies réparties en 2 bataillons, était placée sous les ordres de Jean Chapelle, 19 ans. Ils contribuèrent aux libérations d’Avallon, Chablis, Noyers puis Tonnerre.

Ce même 27 août, 10 otages de Laignes dont le maire, furent amenés à Jully et enfermés avec des hommes et jeunes gens de Jully dans l’église. Heureusement, il n’y eut pas d’attaque de la part de maquisards et le matin du 28, il n’y avait plus d’allemands. Humainement, Jully fut épargné puisque tous les prisonniers sont rentrés.

On lit dans l’acte de décès établi à la mairie de Jully :
« Le vingt sept août mil neuf cent quarante quatre à seize heures quarante cinq, est décédé, route de Stigny, au lieu dit la Comalé, Robert René Bosch, né à Ancy-le-Franc (Yonne) le sept décembre mil neuf cent treize, scieur de pierre, fils de Lucien Bosch, décédé, et de Louise Julienne Granger, décédée, époux de Fernande Grosley, domicilié à Fulvy (Yonne). Dressé le trente août mil neuf cent quarante quatre, huit heures, sur la déclaration de Georges Bosch, appareilleur, trente trois ans, domicilié à Fulvy (Yonne) qui lecture faite a signé avec nous Louis Pierre Guérin maire de Jully. »
Mention dans la marge : « Mort pour la France. Notification du Secrétariat Général des Anciens Combattants en date du trente mai mil neuf cent quarante cinq ».

Il est inhumé dans le cimetière de Fulvy (mention Fusillé par les Allemands) avec son épouse (1917-2012).

Il est titulaire de la carte de Combattant volontaire de la Résistance, avec le titre de Déporté et interné résistant.

Une plaque a été apposée le 16 octobre 1994 année du cinquantenaire de la Libération, sur sa maison à Fulvy, 23 rue de Genève, attenante à la mairie.

Son nom est inscrit :
sur le monument aux morts de Fulvy (avec la mention F.F.I. fusillé).

sur le monument de la 3e demi-brigade et du 1er régiment du Morvan (18 juin 1940 – 8 mai 1945) - maquis « Verneuil » et volontaires, inauguré le 21 septembre 1947 sur la place du village à Quarré-les-Tombes.

sur le monument des déportés, fusillés et internés, inauguré le 3 avril 1949 par le président Vincent Auriol, place St-Amâtre à Auxerre.

Monument route D17 à Jully-les-forges détails inscription (photo Claude GarinoInscription portée sur le monument :

A la glorieuse mémoire de
Robert Bosch
patriote de Fulvy
tombé ici pour la Patrie
prisonnier assassiné
par les nazis
le 27 août 1944
Les Habitants des communes
De Jully et de Fulvy
Et ses camarades
reconnaissants





Sources :
Robert Bailly : Occupation hitlérienne et Résistance dans l’Yonne
DVD de l’ARORY (Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance dans l’Yonne)
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article198644, notice Robert Bosch par Claude Delasselle
le site mémorialgenweb
L’Yonne Républicaine 23 août et 3 septembre 1945, 20 octobre 1994, 21 octobre 1999
Mairie de Jully



quelques vues aériennes de la butte de Jully

prises par des adhérents de l'association

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 vue aérienne prise d'un avion en 1986, dans l'axe du plan cadastre napoléonnien Jully 1812 ( photo Robert FLEURY)
vue aérienne de 1986 (photo de Robert FLEURY )plan cadastre napoléonien JULLY 1812
vues prises en 2017 à partir d'un drone (photos Patrick SERBOURCE)
Avril 2017 -1 (photo de Patrick SERBOURCE)Avril 2017 - 2 (photo de Patrick SERBOURCE)Avril 2017 - 3 (photo de Patrick SERBOURCE)

hameau de Beauvais

Un hameau oublié de Jully , article paru dans le Juliacum N°58

Mots-clés :

Vue aérienne légendée
L’abbé Patriat dans sa notice historique de Jully, publiée en 1898, le nomme Beauvoir.

« Ce hameau réduit à sa plus simple expression, puisqu’il n’est habité que par une seule famille, doit son nom à sa position : Bellum videre, beau point de vue, comme toutes les localités du même nom ou d’appellation analogue : Beauregard, Mirebeau, etc.
La grange de Beauvais était exploitée, en 1483, par Jean de Vauvilliers, dit Breton, et Marguerite, sa femme, qui l’avaient reçue en vertu d’un bail pour deux vies. Comme ils n’avaient pas observé toutes les conditions de ce bail, ils durent en passer un autre, le 10 septembre 1503, avec les moines de Molesme. On leur laissa pour deux vies la grange et le pourpris de Beauvoir, labourage, près et jardin, ainsi que la maison, à charge de rendre et payer annuellement au cellérier de Molesme, prieur de Jully, cent bichets de grain, moitié froment et avoine, « bon blef royal et marchand, bien vanné et bien créancé, mesure de Ravières » et rendus au château de Jully, plus quarante sous tournois annuellement pour les six journaux du Pré de Beauvoir, un bichot de pois et un bichot de fèves à la Saint-Martin, et un bon porc gras à prendre en la porcherie du dit preneur. »

Le lieu-dit « Beauvais » demeure aujourd’hui bien connu à Jully, mais il n’y a pratiquement plus de traces de l’ancien hameau. Quelques pans de murs dans un petit bois en sont les seuls vestiges et pourtant le site était encore habité il y a un peu plus de 100 ans.
 Au début du XIXe S, il y a plusieurs maisons au hameau de Beauvais et les vestiges d’une maison au Craquelin, un peu plus haut sur le chemin de Stigny en limite de communes (cadastre de 1812, section I des Forges).
 
Le chemin de Stigny est pratiquement rectiligne depuis le chemin de Ravières. À droite en montant il y avait une mare (dont l’emplacement est encore marqué par un arrondi dans la bordure de la zone boisée).
 
En 1841, il y avait 30 habitants à Beauvais (Patriat, notice sur Jully, page 15). En 1851, d’après le recensement de la population, il y a six familles à Beauvais et une (Gabriel Thorin, épouse, enfants et domestique) à la ferme « en Dessous de Beauvais » soit 27 habitants en tout.
Le plan d’alignement de 1862 (Arch. dép. de l’Yonne, cote 1500W210/17) montre cinq bâtiments à Beauvais avec la rue des Craquelins et le chemin de Chemisy.
 En 1872, il y a encore quatre ménages à Beauvais. Auguste Thorin, cultivateur, et son épouse Berthe Mathieu, ont pris la place des parents à la ferme de la Balance et leur fils Ernest y naîtra en 1883 (disparu au Mort-Homme, fait prisonnier, il décédera le 9 juillet 1918 à Aix-la-Chapelle, « mort pour la France »).
En 1896, il y a encore 7 habitants à Beauvais et 4 à la Balance (Patriat, même page).
Il n’y a plus qu’une maison occupée à Beauvais en 1911 par Armand Coucheney, 74 ans, rentier, et son épouse Marie Gauthier, 63 ans.

D’après Juliacum N°58, janvier 2022

Cadastre napoléonien Jully, 1812, section H de Beauvais, détail
 
Sur cette carte d’Etat-Major (vers 1860), nous retrouvons l’appellation « Beauvoir » et le hameau de Bréviande ; il y a la voie ferrée datant de 1864 mais curieusement les fermes de la Balance (ou en Dessous de Beauvais) et de la Tuilerie ne figurent pas bien qu’elles soient mentionnées en 1851.
Elles sont présentes sur d’autres versions.
Source : www.remonterletemps.ign.fr










IGN légendéeCarte IGN : sont ajoutés les sites du Craquelin et de Beauvais ainsi que l’ancien tracé du chemin de Stigny













Tableau populations 1851, 1872, 1891 et 1906, d’après les recensements de Jully, Arch. dép. de l’Yonne en ligne, cote 7 M 2/95


une route royale d'Ancy-le-Franc à Laignes

article issu de Juliacum N°57 de Janvier 2021

Mots-clés :

 Sur cet extrait de la carte de Cassini (XVIIIe siècle), trois routes sont mentionnées dans la région :
le chemin d'Ancy-le-Franc à Laignes sur la carte de Cassini XVIIIe (source Géoportail)

- dans le coin en bas à gauche, la route Paris – Dijon par Sens, Montbard, Vitteaux et Sombernon
- en haut, la route Auxerre – Chaumont par Châtillon-sur-Seine
- en diagonale, une route d’Ancy-le-Franc à Laignes très empruntée, faisant la jonction entre les deux.
La première est devenue la route impériale, royale ou nationale, selon les régimes, N° 5 Paris – Genève (actuelle route D 905).
La seconde, la route N° 65 « de Bonny-sur-Loire à Neufchâteau (actuelle route D 965).
La troisième n’est plus qu’un chemin que l’on peut parcourir presque en totalité sachant qu’il
 en manque une petite partie sur le territoire de Stigny.Vous remarquerez immédiatement que son tracé est relativement direct en évitant les villages de Stigny et de Jully (les-Forges).

                                                         
Cet article a pour but de vous la faire connaître

chemin d'Ancy-le-Franc à Sennevoy et la ferme de Moncry. Cadastre napoléonien Stigny 1812 (arc. dép. 3 p 5786)carte d'état major de Stigny- Sennevoy fin du XIXe (source Géoportail)carte d'état major d'Ancy-Stigny fin XIXe (source géoportail)

Le parcours actuel (s’aider de la carte IGN 2820 SB au 1/25 000e)

      Au nord de la localité d’Ancy-le-Franc, après le vieux cimetière, le chemin s’embranche à l’altitude de 190 m sur la route communale de Gland au niveau de la croix Vincent (notée à

la croix Vincent à Ancy-le-Franc (photo de Claude Garino)tort St-Vincent sur la carte IGN). Erigée par François Vincent comme gage de reconnaissance et comme témoignage de son innocence reconnue et perfectionnée en 1861 par sa petite fille Félicité Vincent.le chemin au départ d'Ancy-le-Franc (Claude Garino)« Vers 1845 se produisit un crime : Vincent était maréchal-ferrant à Ancy-le-Franc. Un homme avait pris son tablier de cuir et son marteau dans la forge, commit un assassinat, puis remit ceux-ci à leur place, son forfait accompli. Vincent fut accusé, à cause des traces de sang et de cheveux qui furent trouvés sur le marteau. Tout l’accusait, et il fut condamné au bagne et déporté à Cayenne, malgré qu’il criât son innocence. Ce n’est que sur son lit de mort, que le meurtrier avoua son crime et que l’on put réhabiliter Vincent, grâce à sa famille. Malheureusement il semble que celui-ci n’ait pas survécu au bagne de Cayenne. » (Histoire d’Ancy-le-Franc et de Cusy, Sylvie et Robert Biton, 2016, p. 117)
Le chemin s’élève rapidement et l’on découvre par endroits l’empierrement d’origine. La route de Gland, contourne en rampe plus adoucie le lieu-dit « Pouillery ».
 On retrouve la route sur le plateau pour l’emprunter sur environ 200 m (lieu-dit Les Guignandes sur la droite).
A la côte 269, on laisse la route de Gland sur la gauche et le chemin, vestige de l’ancienne route royale, se montre droit devant nous
Embranchement du chemin sur la route d'Ancy - Gland (photo Garino)Le chemin se poursuit sur le plateau avec de légères sinuosités, pénètre sur le finage de Chassignelles sur une courte distance, puis sur celui de Stigny à la cote 303 m.Sur la commune de Stigny, le chemin passe dans une zone de forêt privée (Société du Groupement Forestier d’Ancy-le-Franc) ; une partie était plantée de sapins douglas coupés en 2019dans une parcelle jouxtant l’ancienne ferme de Montcry*. A cet endroit, il y avait un vieil arbre, un « poirotier » ou poirier sauvage ; malade, il a été abattu il y a quelques années (photo 2009) ; depuis un frêne, repousse naturelle a pris sa place. Ces arbres exceptionnels étaient des repères comme on trouvait jadis au lieu-dit « le Grand-Poirier Réal sur le chemin de Stigny à Beauvais (Commune de ).
 

*La ferme de Montcry : Montcrif au XVIIIe S, nom rattaché à une famille originaire d’Ecosse et de Champagne. Propriété des Rougeot au XVIIIe S, puis du marquis de Louvois, le domaine passe à la Société Beghin-Say puis au Groupement forestier. Les métayers sont connus depuis 1724 jusqu’à la famille de Brouwer dans les années 1940. Durant la guerre, des résistants du maquis Vauban pourchassés d’Asnières-en-Montagne y ont trouvé refuge. Peu après les bâtiments abandonnés sont tombés en ruines et les terres furent enrésinées.

Après avoir coupé à angle droit la route D 189 Stigny – Gland à la cote 303, le chemin quitte le plateau au niveau d’un carrefour où l’on trouve une pancarte « Chemin de César » car on se trouve sur un chemin de randonnée, Ancy-le-Franc, bois de Stigny, Gland, Ancy-le-Libre (Pays Tonnerrois, 2003) pour descendre dans le val Bouteiller qui possède en aval des sources alimentant le village de Gland, les eaux rejoignant le ru de Baon et Tanlay. On atteint la cote 261, ce qui montre que malgré la rectitude relative du chemin sur les cartes, le profil n’était pas si favorable. Fallait-il des renforts de bœufs ou de chevaux, la question est posée ?
Sur une certaine distance, le chemin est en moins bon état mais peut être néanmoins parcouru jusqu’à la rencontre avec le bon chemin de Farcenot qui mène à la sommière du Sarcophage longue de 1340 m tracée en 1864 (un sarcophage aurait été trouvé un peu avant à Bouteillier). Au XVIIIe S, le marquis de Courtanvaux aimait chasser dans cette forêt giboyeuse.

la combe Marion à Stigny (photo de Claude Garino)Le chemin historique passait à l’endroit où se trouve aujourd’hui la Croix Mouton . A proximité, dans une sorte de vallée, la Combe Marion , des sources donnent de l’eau actuellement qu’en cas de fortes pluies. On venait y faire paître les vaches et il y avait même des jardins, la terre étant de bonne qualité à cause de ces sources !

 

La Croix-Mouton, un nom curieux…

la croix Mouton sur le territoire de Stigny (photo de Claude Garino)A l’abri des regards, la croix est faite de pierre, bois et fonte ; son socle porte la date 1846 mais peut-être est-elle érigée à la place d’une croix plus ancienne, étape sur cette importante voie Ancy-le-Franc - Laignes. On se perd en conjecture à propos du nom de Croix-Mouton. Plusieurs faits ou traditions sont attachés au lieu :

Un jour, une certaine Jeanne Mignot, accompagnée de femmes plus jeunes, d’autres plus âgées, et d’enfants, était arrivée péniblement, enceinte jusqu’aux yeux ; évidemment c’est là qu’il y eut les contractions, impossible de redescendre au village ; c’est ainsi que Jean-Baptiste naquit en ce lieu isolé de tout le 2 septembre 1841. C’était le grand-père d’une adhérente de notre association, Mme Camille Gueneau, décédée en 2018. La croix fut-elle érigée en reconnaissance ?
On raconte aussi qu’un montreur d’ours passait là, mais un brave paysan en fit une attaque dont il mourut.
De même, un bandit de grand chemin aurait commis un crime dans ce coin perdu (Bul. mun. de Stigny N° 4, 2009) ou bien des brigands assassinèrent là un marchand de moutons ou bien le malheureux se nommait Mouton ?

L’endroit est charmant, propice à la méditation, et si l’on s’y arrête, ayons une pensée pour ceux nombreux qui jadis vivaient de la forêt : bucherons, scieurs de long, sabotiers, charbonniers avec leurs appareils Dromart (fours métalliques pour la carbonisation du bois), garde-forestiers, capitaine de chasse et autres moussiers…

C’est alors que notre chemin disparait sur environ 2 km aux confins du finage de Stigny dans la Combe du Poulet, prolongement de la Combe Marion au sud des bois de Fleurey, dommage ! Mais nous avons pu néanmoins parcourir 13 km depuis Ancy-le-Franc. Nous ne pourrons le retrouver qu’à la cote 310 en cheminant dans l’autre sens sur un peu moins de 2 km depuis Sennevoy-le-Haut par la route communale de Stigny. Au-delà, le tracé existe toujours, empruntant la rue Notre-Dame dans Sennevoy-le-Haut, puis la route de Gigny (c’est la D 116) puis celle de Laignes (D 953 anc. N 453).

 

Mais pourquoi, ce chemin fut il abandonné ?

Il semble qu’il soit tombé en désuétude au cours du XIXe siècle ou au plus tard au moment de la Grande Guerre. Les hypothèses suivantes peuvent être avancées :

Le village de Stigny était fortifié avec quatre portes : à l’ouest sur le chemin de Chassignelles et d’Ancy-le-Franc, au sud sur un chemin de Ravières (Matréau), à l’est sur le chemin de Beauvais (la Poterne) et au nord la porte de la Charrière ouvrant sur les chemins de Montcry, Gland, Chapelle-Sennevoy et les Forges.

Au XIXe siècle, les portes sont devenues inutiles et les minerais de fer sont exploités sur Jully et Stigny. Des maisons sont alors démolies au niveau de l’église de Stigny en 1844-1845 pour ouvrir la Grande Rue et aménager une route venant des Forges avec expropriations (chemin de Grande Communication N° 17 act. D 17) pour faciliter la circulation de la noria de chariots à destination des fonderies du marquis de Louvois à Ancy-le-Franc apparues vers 1821 pour atteindre leur apogée en 1863.

Dès lors, le chemin le plus pratique pour aller d’Ancy-le-Franc à Laignes passa par Stigny, Jully-les-Forges et Sennevoy-le-Bas, ce qui est toujours le cas aujourd’hui…

 

 

 

Pour en savoir plus, consulter :

- le site Internet des Archives départementales de l’Yonne – Fonds numérisés – Cadastre

- Géoportail.fr pour obtenir les cartes de Cassini, d’Etat Major et IGN

- Le site Internet « remonterletemps.ign.fr » permet de comparer, cartes de Cassini, d’Etat Major, IGN et vues aériennes.

Remerciements à Sylvie et Robert Biton, Gérard Guillaudin et Patrick Chenu.

 

 

D’après Juliacum N°57, janvier 2021

Article publié dans le bulletin N°72 (2022) de la Société d’Archéologie et d’Histoire du Tonnerrois (S.A.H.T.)

 

 
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