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Ce lavoir, le seul à Jully (en revanche tous les hameaux possédaient des mares) a été construit en 1886, sur le site d'un premier lavoir bâti contre la source. En 1849, un second édifice fut bâti un peu plus en aval à quelques mètres plus près de la mare des Forges.
Dans les années 1880, ce lavoir parut être insuffisant alors qu'il y avait encore 413 habitants à Jully dont près du tiers aux Forges !
La source devait être plus abondante qu'aujourd'hui puisque l'eau servait aussi au lavage des minerais de fer que le marquis de Louvois et la marquise de la Guiche exploitaient à Jully et dans les environs.
C’est donc la troisième construction que l’on voit aujourd’hui. Selon le devis établi par M. Charpentier, architecte de la Ville de Tonnerre pour 3064,90 Frs :
« Commune du Val de Jully (sic) : Reconstruction d'un lavoir au hameau des Forges, cahier des charges et conditions particulières à l'adjudication et à l'exécution des travaux, le 5 juin 1886 :
L'ancien lavoir sera agrandi en longueur en se rapprochant à 3,00 m de la fontaine et à partir de ce point aura 12,00 m de longueur de bassin dont 3,00 à rincer et 9,00 à savonner.La batterie sera établie sur les 4 côtés du bassin ; derrière la dite sera établie une barre égouttoir ; l'abri sera d'une seule pente, couverte en tuiles reposant sur le mur de soutènement contre le terrain voisin, et ne couvrira que la moitié du bassin, sur la longueur et du coté Nord-Est ; l'abri sera clos par le mur qui le supportera à partir du côté droit de la fontaine actuelle, dans toute sa longueur coté Nord-Est et à moitié de chaque bout, Nord-Ouest et Sud-Est ; le surplus du bout Sud-Est et le coté Sud-Ouest sera clos par un petit bahut en pierre portant barrière en bois qui servira d'égouttoir.Une cheminée à crémaillère sera établie pour chauffer l'eau au besoin. L'alimentation d'eau se fera par le courant naturel de la fontaine pendant les hautes eaux et au moyen du propulseur Derosoy pendant les basses eaux. Une niche fermant à clef sera ménagée en gros mur entre la fontaine et la cheminée pour le dépôt de cet appareil ».
Finalement le montant de l'adjudication de 3626,27 Frs fut approuvé par le conseil municipal de Jully le 10 juin 1886.
Les travaux furent menés sur les années 1886 et 1887 par M. Louis Lejeune entrepreneur à Nuits-sur-Armançon.
Le conseil du 15 février 1891 entérina le compte des dépenses :4032,57 Frs soit 3626,27 Frs pour l'entrepreneur et 406,30 Frs pour l'architecte.
Cependant, à la suite de malfaçons dans les travaux, le dallage dut être repris en 1896.
Pendant près d’un siècle, le lavoir rempli son rôle à la satisfaction des femmes de Jully, armées de leur tacotte (le battoir), carrosse (la caisse à laver), brosse et savon, échangeant au cours de leur dur labeur les dernières nouvelles du village. Certes, il y faisait un peu froid l'hiver, mais comme c'était agréable en été sous cette galerie bien exposée, claire, protégée de l'ardeur du soleil. L’eau de la fontaine semblait douce l’hiver, et fraîche l’été. La rigole de pierre était destinée au guidage des roues de brouette des laveuses, très rare équipement dont notre lavoir peut s'enorgueillir.
Cependant d’importants travaux de restauration y ont été effectués en 1989.
Enfin en 2010, la toiture de la fontaine, jadis couverte de pierres plates, appelées localement « laves », fut refaite en tuiles.
Aujourd’hui, les lavoirs mis en valeur, restaurés, fleuris, éclairés le soir, font partie du patrimoine local.
Sources :
Registres de délibérations de conseils municipaux de Jully
Archives départementales : série 2 O liasse n° 1987.
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