Mots-clés : Jully

L’abbé Patriat dans sa notice historique de Jully, publiée en 1898, le nomme Beauvoir.
« Ce hameau réduit à sa plus simple expression, puisqu’il n’est habité que par une seule famille, doit son nom à sa position : Bellum videre, beau point de vue, comme toutes les localités du même nom ou d’appellation analogue : Beauregard, Mirebeau, etc.
La grange de Beauvais était exploitée, en 1483, par Jean de Vauvilliers, dit Breton, et Marguerite, sa femme, qui l’avaient reçue en vertu d’un bail pour deux vies. Comme ils n’avaient pas observé toutes les conditions de ce bail, ils durent en passer un autre, le 10 septembre 1503, avec les moines de Molesme. On leur laissa pour deux vies la grange et le pourpris de Beauvoir, labourage, près et jardin, ainsi que la maison, à charge de rendre et payer annuellement au cellérier de Molesme, prieur de Jully, cent bichets de grain, moitié froment et avoine, « bon blef royal et marchand, bien vanné et bien créancé, mesure de Ravières » et rendus au château de Jully, plus quarante sous tournois annuellement pour les six journaux du Pré de Beauvoir, un bichot de pois et un bichot de fèves à la Saint-Martin, et un bon porc gras à prendre en la porcherie du dit preneur. »
Le lieu-dit « Beauvais » demeure aujourd’hui bien connu à Jully, mais il n’y a pratiquement plus de traces de l’ancien hameau. Quelques pans de murs dans un petit bois en sont les seuls vestiges et pourtant le site était encore habité il y a un peu plus de 100 ans.
Au début du XIXe S, il y a plusieurs maisons au hameau de Beauvais et les vestiges d’une maison au Craquelin, un peu plus haut sur le chemin de Stigny en limite de communes (cadastre de 1812, section I des Forges).
Le chemin de Stigny est pratiquement rectiligne depuis le chemin de Ravières. À droite en montant il y avait une mare (dont l’emplacement est encore marqué par un arrondi dans la bordure de la zone boisée).
En 1841, il y avait 30 habitants à Beauvais (Patriat, notice sur Jully, page 15). En 1851, d’après le recensement de la population, il y a six familles à Beauvais et une (Gabriel Thorin, épouse, enfants et domestique) à la ferme « en Dessous de Beauvais » soit 27 habitants en tout.
Le plan d’alignement de 1862 (Arch. dép. de l’Yonne, cote 1500W210/17) montre cinq bâtiments à Beauvais avec la rue des Craquelins et le chemin de Chemisy.
En 1872, il y a encore quatre ménages à Beauvais. Auguste Thorin, cultivateur, et son épouse Berthe Mathieu, ont pris la place des parents à la ferme de la Balance et leur fils Ernest y naîtra en 1883 (disparu au Mort-Homme, fait prisonnier, il décédera le 9 juillet 1918 à Aix-la-Chapelle, « mort pour la France »).
En 1896, il y a encore 7 habitants à Beauvais et 4 à la Balance (Patriat, même page).
Il n’y a plus qu’une maison occupée à Beauvais en 1911 par Armand Coucheney, 74 ans, rentier, et son épouse Marie Gauthier, 63 ans.
D’après Juliacum N°58, janvier 2022

Sur cette carte d’Etat-Major (vers 1860), nous retrouvons l’appellation « Beauvoir » et le hameau de Bréviande ; il y a la voie ferrée datant de 1864 mais curieusement les fermes de la Balance (ou en Dessous de Beauvais) et de la Tuilerie ne figurent pas bien qu’elles soient mentionnées en 1851.
Elles sont présentes sur d’autres versions.
Source : www.remonterletemps.ign.fr

Tableau populations 1851, 1872, 1891 et 1906, d’après les recensements de Jully, Arch. dép. de l’Yonne en ligne, cote 7 M 2/95

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